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La Galanterie des Anciens

Projet proposé par Nathalie Grande et Claudine Nédelec

L’intitulé de ce projet est emprunté à un ouvrage de Vaumorière, Histoire de la galanterie des Anciens (Paris, 1671), où l’auteur raconte sous forme romancée les amours des personnages illustres de l’Antiquité à l’époque de Trajan. Mais bien avant Vaumorière, et bien après lui, de nombreux ouvrages, en divers genres, ont cherché à – et souvent été accusés de –« peindre Caton galant et Brutus dameret » (Boileau, Art poétique, chant III, v. 118). Il s’agira de s’interroger sur les origines et les motivations, les formes et les modalités, les enjeux et les conséquences de cette représentation nouvelle des Anciens.

1. Origines et motivations

  • De quand peut-on dater les premières adaptations galantes [1] de l’histoire antique ? Apparaissent-elles au XVIIe siècle ? Se poursuivent-elles au XVIIIe siècle ?
  • Quels sont les textes théoriques qui suggèrent ou justifient une telle adaptation ? De quels auteurs émanent-ils ? Comment comprendre cette prise de position dans leur carrière ?
  • Et dans la pratique, s’il pouvait s’agir pour certains seulement de suivre une mode, que dit cette mode sur leur choix d’écriture ? Quels sont les auteurs concernés par ce type d’écriture ? Existe-t-il une typologie de ces auteurs ?
  • Quels rapports se dessinent entre cette nouvelle perception des Anciens et les représentations du « savoir savant » (refus du pédantisme, développement du public féminin et des « nouveaux doctes »,…) ? Peut-on raisonnablement envisager les œuvres concernées comme des œuvres pédagogiques ?

2. Formes et modalités

  • Pour connaître le facteur de distorsion qu’implique la peinture galante de l’Antiquité par rapport à l’usage traditionnel, il convient sans doute d’abord de commencer par rappeler quelles étaient les caractéristiques de l’histoire antique telle qu’elle était enseignée dans les collèges et transmise dans les livres.
  • Quels sont les genres concernés et quelle est l’étendue de la mode galante dans les différents genres qui s’appuient sur la représentation de l’Antiquité ? Peut-on établir un corpus des œuvres concernées ? Quels critères retenir alors ?
  • Comment la peinture galante de l’Antiquité procède-t-elle pour modifier la représentation traditionnelle : dans quelles directions s’orientent les réécritures ? dans quelle mesure respectent-elles les données de l’histoire ? Athènes et Rome sont-elles l’objet des mêmes attentions ?

3. Enjeux et conséquences

  • Sous la frivolité de certaines adaptations, ne se cache-t-il pas des enjeux idéologiques importants : quels sont les enjeux polémiques de telles adaptations ?
    • Assiste-t-on à un usage satirique de l’histoire antique, visant au-delà de l’Antiquité des contemporains ? De quelle intention relève l’usage des clefs ?
    • Quel rôle la « galanterie des Anciens » a-t-elle pu jouer dans la querelle des Anciens et des Modernes ?
  • Quels furent les adversaires de cette adaptation galante de l’Antiquité ?
  • Y a-t-il eu des conséquences sur l’écriture de l’histoire ?
  • Quelles furent les conséquences sur la représentation et les usages du topos exemplaire de la « vertu des Anciens » ?
  • À quel(s) public(s) s’adressent ces adaptations ?

Ce projet prendra la forme d’un numéro de la revue Littératures classiques, à paraître en 2012.

Merci d’envoyer vos propositions (avec un titre accompagné de quelques lignes de problématique) à nathalie.grande u-bordeaux3.fr


[1] On entendra « galant » dans toute la diversité des sens possibles.