Les choix mémoriels et historiographiques opérés tout au long du XIXe siècle ont joué un rôle souvent matriciel pour la suite de l’histoire. Ils ont contribué à modeler, jusqu’à aujourd’hui, notre rapport aux productions du passé. L’histoire de la mémoire littéraire et philosophique ne fait pas exception. En proposant d’analyser « les âges classiques du XIXe siècle », ce colloque invite donc à une généalogie critique de nos façons d’écrire l’histoire littéraire et philosophique. Généalogie lourde d’implications : toujours considérés l’un par rapport à l’autre, comme s’ils possédaient mutuellement leur clef d’intelligibilité, les XVIIe et XVIIIe siècles représentent en effet, après la Révolution française, un enjeu mémoriel saturé d’idéologie. Comment furent-ils nommés, périodisés, évalués ? Le « siècle de Louis XIV » et le « siècle des Lumières » constituent-ils, à cette époque, des catégories opératoires ? Dans quelle mesure les jugements portés sur ces périodes ont-il influencé la nouvelle définition des territoires disciplinaires (en particulier ceux de la littérature et de la philosophie) que le XIXe siècle a institués ?
Lieu
ENS de LyonSalle des Conseils (site Monod)46 allée d’Italie69007 Lyon