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Etudes de philosophie moderne

Vives en France

Resp. Tristan Vigliano

La parution du De disciplinis sera accompagnée par un colloque « Vives en France », prévu pour le printemps 2011, et organisé en collaboration avec Olivier Pédeflous, qui traduit parallèlement la biographie de Vives par Carlos Norena pour « Le miroir des humanistes ». Deux axes principaux seront envisagés. D’abord, le séjour de l’écrivain à l’Université de Paris : séjour très formateur, en ce sens qu’il a suscité chez lui une détestation viscérale du modus parisiensis, et l’a par conséquent poussé de la scolastique la plus traditionnelle vers l’humanisme érasmien. Puis l’influence de son œuvre en France et sur les écrivains de langue française : si la réception de Vives en Espagne, en Angleterre et même en Europe centrale est bien connue, l’influence qu’il a exercée sur les écrivains français ou de langue française n’a pas encore fait l’objet d’une étude particulière.
Ce colloque sera préparé par plusieurs articles sur la traduction par Gentian Hervet du Commentaire à la Cité de Dieu (1570) et sur la postérité des Dialogues (adaptation française de la Linguae latinae exercitatio parue en 1539) : une édition de ces dialogues serait d’ailleurs envisageable. Mais le style de Vives et les problèmes de traductologie qu’il pose, quand la langue-cible est le français, feront également l’objet d’une étude écrite : cette étude pourrait s’inscrire dans l’élaboration, sous forme de séminaire, d’un atelier de traduction néo-latine.

Descartes et sa réception

  • « La réception matérialiste du cartésianisme »
    Resp. Delphine Kolesnik et Julie Henry, 2009-2010.

En faisant de l’étendue une substance au même titre que la pensée et indépendante de cette dernière, et en montrant qu’en physique le mécanisme suffit à rendre compte des phénomènes et du vivant en termes d’étendue, de figure et de mouvement, Descartes a permis au matérialisme ultérieur de se constituer non seulement contre lui, mais également à partir de lui. Notre séminaire entend interroger ce rapport polémique. Le premier volet (2009-2010) sera consacré aux discussions âpres de Descartes lui-même avec Regius, Elisabeth, Hobbes, Gassendi, Arnault, morus et le groupe des VIe Objecteurs aux Méditations métaphysiques. Il tentera de circonscrire à la fois ce que Descartes lui-même entendait par "matérialisme" et les raisons pour lesquelles ses contemporains, pour s’en réjouir et pour le déplorer, ont pensé trouver les ferments d’une telle philosophie dans son oeuvre. Le second volet (2010-2011) interrogera la postérité de ces discussions, jusqu’à La Mettrie, d’Holbach et Diderot.

  • Qu’est-ce qu’être cartésien ?

Dans la continuité du séminaire "Qu’est-ce qu’être cartésien ?", organisé à l’ENS-LSH en 2006-2007, et des deux journées d’études des 22 et 23 novembre 2007 (ENS-LSH), un collectif de 35 articles, dirigé par Delphine Kolesnik et comprenant des contributions internationales, paraîtra aux ENS Editions début 2010.
En posant la question "Qu’est-ce qu’être cartésien ?", nous avons souhaité conjuguer les exigences scientifiques de l’historien de la philosophie avec le point de vue dynamique de l’historien des idées ouvrant les philosophies sur les autres et sur leur autre.
Du point de vue de Descartes : cela impliquait, non pas d’examiner de quelle manière Descartes fut éventuellement influencé, par exemple par la scolastique (c’est-à-dire de poser la question classique des sources), mais d’analyser la manière spécifique dont il les a utilisées, de façon à construire un autre objet sans rapport avec le précédent et qui, du point de vue de l’historien de la philosophie, a quelque chose de monstrueux : une scolastique cartésienne.
Chez ceux que les commentateurs qualifièrent parfois de "cartésiens" : il ne s’agissait pas d’interroger les influences que Descartes exerça sur Regius, Spinoza, Leibniz ou encore Malebranche par exemple, mais de mettre au jour les traits saillants présentés par ces auteurs eux-mêmes, dans leurs oeuvres publiées mais aussi dans leur correspondance, comme étant constitutifs d’un certain "cartésianisme" dessinant els traits communs d’une culture qu’il est possible d’intégrer à sa propre argumentation sans pour autant la faire toujours sienne.
Chez ceux qui se présentent ou que l’on présente comme des adversaires du cartésianisme enfin, l’enjeu consistait à dessiner les contours et à exhiber les enjeux de la constitution d’un repoussoir "cartésien" commun, qui n’est pas toujours thématisé comme tel mais sert très souvent de renfort persuasif au déploiement de l’ordre des raisons.
Les différentes contributions interrogent ainsi des catégories nouvelles comme celles de cartésianisme médical, moral, historique ou encore politique ; elles réfléchissent à la possibilité d’une logique, d’une esthétique, d’une politique d’une biologie, d’une littérature, d’une épistémologie ou encore d’un matérialisme cartésiens ; elles examinent la pertinence de certains qualificatifs comme ceux de "carétsien rigide", "radical", "de forme" ou de "contenu" ; enfin, elles mettent au jour l’importance des pratiques éditoriales et des contextes institutionnels et idéologiques à l’origine de la constitution d’un certain "modèle" cartésien, sur une période s’étendant de l’oeuvre de Descartes lui-même jusqu’à la période contemporaine (Etre cartésien "hier et aujourd’hui", analyse des apports de Molière, Rousseau, Tocqueville, Péguy, Bachelard, Husserl, Natorp ou Searle).

Montesquieu

Resp. C. Volpilhac-Auger

Pour la période 2011-2014 est envisagée une série de colloques développant la thématique du colloque sur “la notion de polémique” : “Montesquieu et ses contemporains” ; il s’agit, pour mieux préparer l’édition de l’œuvre majeure de Montesquieu, L’Esprit des lois, d’étudier la manière dont il se situe (et dont il a été perçu) dans le champ intellectuel du XVIIIe siècle.
Un séminaire sur la “Naissance des lumières, 1720-1750” est également en chantier, dans la même perspective.

Spinoza

Resp. Chantal Jaquet et Pierre-François Moreau

Le Groupe de recherches spinozistes a continué à publier chaque automne le Bulletin de bibliographie spinoziste répertoriant et analysant les publications de l’année précédente (n° XXVIII : 2006 ; XXIX : 2007 ; XXX : 2008 ; XXXI : 2009). Ce bulletin paraît toujours dans le n° 4 des Archives de philosophie, mais il est également disponible sur le web (http://www.archivesdephilo.com/ ou http://www.aspinoza.com/ )
Chaque année a lieu en mars une journée d’études (dont l’organisation est confiée à un chercheur différent) qui permet de faire le point sur de nouveaux aspects de la recherche. Les actes en sont publiés en revue ou dans la collection "Travaux et documents du Groupe de recherches spinozistes" (Presses de l’Université Paris-Sorbonne). 2007 : Spinoza et la psychanalyse ; 2008 : Spinoza et les scolastiques ; 2009 : Spinoza et l’histoire. En outre ont été organisés deux grands colloques sur « Pascal et Spinoza » (L. Bove, G. Bras, E. Méchoulan, 8-10 juin 2006) et sur « Leibniz et Spinoza » (M. Laerke, D. Garber, P.-F. Moreau, ENS-LSH, mars 2007, Princeton septembre 2007). L’UMR 5037 s’est également associée avec le Centre d’études cartésiennes et le Centre d’Histoire des Systèmes de Pensée Modernes pour la journée franco-japonaise « Spinoza interprète de Descartes » : les Principia Philosophiae Cartesianae (juin 2007). Les actes du colloque de Cerisy sur « Spinoza aujourd’hui » sont sous presse et doivent paraître en déc. 2009.
Un séminaire organisé par Chantal Jaquet, Pascal Sévérac et Ariel Suhamy se tient chaque année à Paris et donne lieu régulièrement à publication. Les membres du GRS ont en outre publié des ouvrages sur certains aspects de la pensée spinoziste : Spinoza et les mathématiques (F. Audié) ; Etat et religion (P.-F. Moreau), Spinoza par les bêtes (Ariel Suhamy).

Le groupe de recherches spinoziste continuera l’édition des Œuvres complètes de Spinoza ainsi que la mise au point du bulletin annuel de bibliographie spinoziste. Plusieurs colloques et journées d’études sont programmés : en 2010, un colloque de trois jours sur les recherches spinozistes en Italie ; en 2011, une journée d’études sur Spinoza et les sciences (mathématiques, physique, physiologie) ; Colloque international en 2011 : Deleuze, lecteur de Spinoza (avec le soutien du CIEPFC, de Paris 1, organisé par P. Séverac et A. Sauvagnargues.

Lectures et emplois d’Augustin dans l’Espagne de l’âge classique : religion, politique, esthétique

Resp. Marina Mestre-Zaragozá

Ce projet portant sur les lectures et les emplois d’Augustin en Espagne du XVIe au XVIIIe siècle s’inscrit dans la dynamique de recherche du Groupe de travail sur la philosophie espagnole classique (CERPHI, UMR 5037).
C’est au cours d’un travail commun suivi depuis plusieurs années (séminaires, journées d’études, traductions collectives), que la référence à Augustin est apparue comme omniprésente et protéiforme, et que nous avons pu constater à quel point l’Espagne fut, comme l’Europe tout entière, profondément nourrie d’augustinisme sans que ce matériau n’ait jamais été interrogé en tant que tel par un travail d’ensemble. Ainsi, contrairement aux cas d’Erasme ou de Sénèque nous ne disposons d’aucune étude systématique et d’envergure sur le sujet, et il faut se contenter de références et d’analyses plus ou moins poussées au gré d’une recherche particulière, sur tel ou tel auteur.
En effet, la présence d’Augustin paraît aller de soi et avoir acquis un statut d’évidence qui interdit par là même qu’on l’interroge de plus près. Augustin, un des principaux Pères de l’Eglise, père de l’anthropologie fondatrice de tout l’occident latin, penseur de la justification de la guerre, ne saurait être absent dans une Espagne conquérante, secouée par d’intenses débats philosophiques et théologiques, et qui s’érige en défenseur de la foi catholique, puis de l’orthodoxie chrétienne sous la direction de ses rois qui jouissent, dès 1494 du titre de « Catholiques ». Augustin serait donc une évidence, un toujours déjà là monolithique, à prendre tel quel et qu’on n’aurait même pas besoin d’interroger.
Or, dire qu’Augustin est partout, c’est ne rien dire, et ce simple constat ne saurait expliquer en quoi Augustin, par lui-même ou par ce que différentes traditions ont pu en retenir, nourrit la pensée espagnole du Siècle d’Or, qu’elle se manifeste par des textes de fiction ou théoriques. La présence d’Augustin, évidente lors du célère débat de Salamanque sur l’autorité d’Augustin en 1627 ou, de façon plus générale, dans les ouvrages des théologiens de Salamanque, est moins évidente, mais très féconde dès le début de la période qui nous intéresse dans tous les domaines de la vie intellectuelle espagnole. Elle mérite dès lors qu’on l’interroge et que l’on s’efforce de voir dans quelle mesure Augustin et l’augustinisme, bien plus qu’un vague néo-platonisme qu’on invoque en revanche très souvent, rendent compte de larges pans de la pensée espagnole du Siècle d’Or.
Ce travail s’est organisé autour de deux volets complémentaires : un séminaire suivi d’une durée de deux ans qui a eu lieu en Sorbonne, et un colloque international qui s’est tenu à l’ENS à l’automne 2007. Aussi bien le séminaire que le colloque donneront lieu à une publication.

Lire Montesquieu

Dictionnaire Montesquieu
Resp. Catherine Larrère et Catherine Volpilhac-Auger)
Les progrès de la recherche, qui rendent caducs bien des ouvrages critiques sur Montesquieu, et le constat qu’il manquait une présentation détaillée et approfondie de sa pensée et de son œuvre, ont fait avancer l’idée d’un Dictionnaire Montesquieu (750 pages de 5000 signes, soit 1500 pages de format courant, 48 participants ; éditions H. Champion). Il se présentera comme une actualisation des connaissances sur Montesquieu, afin de servir d’outil aux chercheurs, mais aussi comme un moyen d’accès à sa pensée ; visant le public étudiant et les chercheurs non spécialistes, c’est aussi un complément indispensable à l’édition critique des Œuvres complètes.
Revue Montesquieu
Resp. C. Volpilhac-Auger, secrétariat de rédaction J.-P. Courtois
Créée en 1997, cette revue annuelle, forte maintenant de 5 numéros (de 200 à 300 pages), reflète le renouvellement des recherches sur Montesquieu, auquel elle contribue en favorisant une approche pluridisciplinaire, mais aussi en s’ouvrant aux études sur la réception et la diffusion de la pensée de Montesquieu, et en fournissant des outils de travail (bibliographie annuelle exhaustive, “ lectures critiques ” étendues, documents manuscrits récemment découverts, etc.). La Revue Montesquieu est actuellement coéditée par la Société Montesquieu et l’UMR LIRE.
Cahiers Montesquieu Cette série, dont le n° 9 est sorti en décembre 2004, publie des outils de travail (Catalogue de la bibliothèque de La Brède, n° 4) et des actes de colloque (Montesquieu du nord au sud, études sur la réception de Montesquieu en Europe au XVIIIe siècle, n° 6). Elle reflète l’activité de la Société Montesquieu et de l’équipe d’édition des OC  ; diffusée par la Voltaire Foundation, elle apparaît comme indissociable du projet des Œuvres complètes.
Autres publications : colloque Le Temps de Montesquieu, commémoration des 250 ans de L’Esprit des lois (Genève, 1998), 400 pages, Genève, Droz, hiver 2001 (dir. M. Porret et C. Volpilhac-Auger) ; Montesquieu, mémoire de la critique, par C. Volpilhac-Auger, 500 pages, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2002.

Lire Condillac : pour une autre histoire du naturalisme

Resp. Aliènor Bertrand

Le naturalisme représente incontestablement l’un des courants les plus vivants de la philosophie contemporaine de tradition anglo-saxonne. Il est regrettable de le voir s’accommoder de l’ignorance relative de son histoire et produire des clichés qui, souvent, n’épargnent pas même Hume ou Reid. Les historiens de la philosophie sont partiellement responsables de cette situation : l’étude historique du naturalisme philosophique a été rejetée à la périphérie des recherches menées pendant la plus grande partie du vingtième siècle. Le sort réservé à l’œuvre de Condillac en est l’illustration la plus magistrale : les dernières éditions de l’Essai sur l’origine des connaissances humaines et du Commerce et du gouvernement disparaissent des rayons des librairies de langue française au moment même où de nouvelles traductions voient le jour aux États-Unis ou en Angleterre. Comment espérer que l’histoire de la philosophie joue son rôle critique si les œuvres qu’elle interprète ne sont pas même disponibles dans la langue qui les a vu naître ? Comment commenter des textes qui ne sont pas scientifiquement établis ?
Le renouveau des études condillaciennes initié par l’équipe d’édition se développe dans deux directions : un versant historique, qui vise à réinterpréter l’importance de la pensée de Condillac dans son siècle, à faire le point de ses sources et à réévaluer sa réception, et un versant comparatiste, dont le but est d’établir un dialogue approfondi entre historiens de la philosophie et philosophes contemporains. Les participants à ces travaux viennent d’horizons différents : ils sont notamment spécialistes de l’empirisme anglais et de la philosophie écossaise, historiens de la linguistique et philosophes engagés dans le programme de philosophie contemporaine de naturalisation de l’intentionnalité.
Ces recherches (cf. liste des colloques et journées d’études) ont donné lieu à la publication de collectifs : Condillac et l’origine du langage, Paris, PUF, octobre 2002, 148 p , Condillac, philosophe du langage, Actes du colloque des 23-25 janvier 2003 à Lyon, à paraître chez Vrin, 200 p., Reading Condillac’s Treatise on Sensations today, numéro spécial des SVEC (Studies on Voltaire and Eighteenth Century, Oxford, Voltaire Foundation, à paraître). Il est envisagé aussi d’éditer une revue en ligne – Cahiers Condillac– qui aura la double fonction de bulletin bibliographique et de publication thématique tout en permettant une meilleure diffusion de l’avancée des connaissances.

Groupe Jean-Jacques Rousseau

Resp. B. Bernardi

Le Groupe J.-J. Rousseau travaille à un renouvellement de la lecture de ce philosophe en proposant une série, publié chez Vrin, d’éditions et de commentaires de ses œuvres.
Après deux volumes consacrés au Discours sur l’économie politique (2002, sous la dir. de B. Bernardi) et aux Lettres écrites de la Montagne : La religion, la liberté, la justice (2005, sous la dir. de B. Bernardi, F. Guénard et G. Silvesttini) ce travail a porté sur la problématique de la guerre et de la paix dans l’œuvre de Rousseau. Publié en 2008 (sous la dir. de B. Bachofen et C. Spector), ce nouveau volume propose une édition commentée des Principes du droit de la guerre (œuvre inédite reconstituée par B. Bernardi et G. Silvestrini d’après les manuscrits) et des Écrits sur la paix perpétuelle. La découverte éditoriale des Principes du droit de la guerre conduit à repenser la place de Rousseau dans la tradition moderne du droit des gens : il soutient que la conflictualité est inhérente à la nature des sociétés politiques, à reconsidérer la relation qu’il entretient avec l’abbé de Saint-Pierre, à reconnaître son analyse originale de la société européenne, divisée selon lui par cela même qui l’unit : le principe de souveraineté des États, les liens du commerce, la référence partagée et conflictuelle au christianisme.
Un nouveau volume en cours de rédaction (publication prévue en 2010 sous la dir. d’A. Charrak et G. Radica) porte sur les Rêveries du promeneur solitaire. Cette œuvre ultime (sa rédaction est interrompue par la mort de Rousseau) est communément comptée au nombre de ses écrits autobiographiques. Le commentaire proposé s’attache à déplacer l’axe interprétatif en considérant ce texte comme de part en part philosophique. Rousseau y engage une reprise d’ensemble de ce qu’il avait appelé son « système » : non qu’il en rejette l’acquis mais il se le réapproprie d’un nouveau point de vue. Celui des Discours était « l’histoire de la morale », celui du Contrat social « les principes du droit politique », celui de l’Émile une « théorie de l’homme » se dégageant du cadre empiriste : dans tous les cas, il s’agissait de penser l’homme social, devenu relatif. Dans les Rêveries, Rousseau, se saisissant de la solitude qui lui est imposée, pense l’homme reconduit au seul rapport à soi, un rapport absolu. Les Rêveries peuvent ainsi être lues à la fois comme le dernier état et le complément de la philosophie de Rousseau.

Indépendamment de la participation de ses membres aux diverses manifestations organisées pour le tricentenaire de sa naissance, le Groupe Rousseau sera le support de l’organisation, à Lyon, en juin 2012, d’un colloque international sur sa philosophie et sa réception contemporaine intitulé Philosophie de Rousseau.
On cherchera à faire l’état des études sur la pensée de Rousseau autour de quatre axes : 1) « Théorie de l’homme » et « histoire de la morale ». 2) Théorie du langage et esthétique. 3) Philosophie politique. 4) Philosophie de la connaissance et métaphysique.
Comité scientifique : Blaise Bachofen, Bronislav Baczko, Jacques Berchtold, Bruno Bernardi, André Charrak, Florent Guénard, Antony McKenna, Pierre-François Moreau, John Scott, Jean Starobinski, Raymond Trousson.
Ce colloque se tiendra dans le cadre de l’UMR 5037, en coordination avec l’Association Jean-Jacques Rousseau de Genève et de l’Association nord-américaine J.-J. Rouseau, et bénéficiera en particulier de l’aide du Conseil Régional Rhône-Alpes.

Philosophie allemande

Resp. J.-F. Goubet et E. Renault

Deux axes ont structuré l’activité du groupe de travail sur la philosophie allemande au dix-huitième siècle durant cette période, la philosophie de Christian Wolff et la question mise au concours par l’Académie de Berlin en 1761 sur l’existence ou non d’une évidence philosophique semblable à celle dont se targuent les mathématiques. Fin 2008 sortaient les actes de la rencontre internationale de juin 2006 à Lyon sur Christian Wolff et la pensée encyclopédique européenne. Des contributions sur le Discours préliminaire sur la philosophie en général émises par des auteurs germanistes ou philosophes, qu’ils soient venus d’Italie, d’Allemagne ou de France ont été mises en ce recueil de manière thématique. En février 2009 s’est tenue une nouvelle rencontre tripartite à Parme sur l’ontologie wolffienne. Suite à cela, Faustino Fabbianelli, Oliver-Pierre Rudolph et Jean-François Goubet vont signer un nouveau recueil, trilingue, dans la collection Wolffiana de la maison d’édition Olms. Deux journées d’étude se sont en outre déroulées sur la Preisfrage berlinoise. La spécialiste Paola Basso, qui va éditer sous peu des réponses inédites aux éditions Frommann-Holzboog, est venue y livrer la teneur de ses recherches. Le lecteur francophone pourra trouver sous peu le fruit des deux rencontres scientifiques dans un numéro de la revue en ligne Astérion.
L’étude de la philosophie allemande a également porté sur le rapport de Hegel aux dynamiques philosophiques qu’à tort ou raison on désigne par le terme de Lumières. Emmanuel Renault a proposé d’interroger la manière dont Kant et Hegel interprètent l’histoire comme procès d’Auklärung et de civilisation, et le Cerphi a financé un colloque international dont l’une des intention était d’analyser la manière dont le concept hégélien de métaphysique portait la trace de la requalification de la métaphysique comme théorie de la connaissance au XVIIe siècle (colloque ayant donné lieu à publication, avec le soutien de l’UMR 5037 : J.-M. Buée, E. Renault, D. Wittmann, Logique et sciences concrètes dans le système hégélien, L’Harmattan, 2006). Dans le prolongement de ce colloque, ses organisateurs ont engagé différents travaux sur l’épistémologie de Hegel et dirigé un numéro de revue consacré aux lectures contemporaines, post-analytiques et néo-pragmatistes de Hegel (publié avec le soutien de l’UMR 5037). L’interrogation concernant la manière dont Hegel se rapporte plus spécifiquement à l’Auklärung allemande et à ses critiques a quant à elle conduit à poursuivre la réflexion sur les usages du principe herderien suivant lequel le présent doit pouvoir se justifier indépendamment de l’avenir, et à développer différents projets relatifs au statut de la Naturphilosophie hégélienne. Nous avons en effet engagé une traduction collective de la de l’Esquisse de système de 1804-1805 et organisé dans ce cadre un colloque international au mois de novembre 2009 consacré aux Esquisses de système d’Iéna.

La première tâche à accomplir sera l’achèvement de la traduction de la Métaphysique allemande de Christian Wolff pour les éditions Vrin. Un colloque international, consécutif à la sortie de la version française de cet ouvrage de référence, devra être organisé en 2012 ou 2013, sur la lancée des rencontres précédentes de Halle/Saale, Lyon et Parme. Une deuxième échéance est prévue à plus court terme, à savoir 2011, sur les thèmes de l’idéalisme, de l’égoïsme et du solipsisme. Ces termes, qui traversent le siècle de Leibniz à Schopenhauer, et qui courent bien au-delà, méritent d’être traités dans leurs convergences et leurs divergences. Les compétences en germanistique et en philosophie du groupe de travail seront mises à profit pour en exploiter la richesse. Un troisième et dernier projet réside dans la constitution d’un recueil de textes pédagogiques inédits de l’Aufklärung. Sur le modèle du volume Aux sources de l’esthétique paru à la Maison des Sciences de l’Homme en 2005, un nouvel ouvrage pourra être envisagé sous la direction d’Anne Lagny et de Jean-François Goubet, qui donnerait accès à des textes largement inaccessibles au lecteur d’expression française.
En plus de l’approfondissement des axes présentés dans la première partie de ce rapport, le groupe de recherche sur Hegel et les Lumières se fixe comme objectifs principaux :

- La publication, dans une version augmentée, des actes du colloque consacré aux Esquisses de système d’Iéna. Cette partie du corpus hégélien, la seule à n’avoir pas été intégralement traduite, n’a encore fait l’objet d’aucune publication substantielle, complète et cohérente (ni dans l’espace francophone, ni ailleurs). C’est cette lacune qu’il s’agirait de commencer à palier.

- L’achèvement et la publication de la traduction de la Naturphilosophie de l’Esquisse de système d’Iéna de 1804-1805 (encore inédite en langue française), avec une introduction développée (rédigée par E. Renault) et des notes explicatives et historiques (rédigées par E. Renault et D. Wittmann).

- En 2011, nous prévoyons également d’organiser un colloque international sur le thème : « Le statut du présent dans les philosophies de l’histoire de l’idéalisme allemand » (en collaboration avec B. Binoche).

Etudes sur la mystique

Dominique de Courcelles a organisé un colloque sur « Les enjeux philosophiques de la mystique » (2006, publié en 2007) et publié des études sur Raymond Lulle, Catherine de Sienne, Jean de la Croix.

Séminaire international « Mystique et Figures mystiques »

Ce séminaire a été fondé en février 2007. Exprimant la collaboration scientifique entre le CERPHI et l’IRSE [1], il regroupe des chercheurs qui viennent de plusieurs horizons disciplinaires (philosophie, histoire, théologie, lettres modernes, psychologie,…) et institutionnels (universités, cnrs, enseignement secondaire). Il fonctionne selon deux modalités. D’une part des séances ordinaires : un membre du groupe propose une intervention sur le sujet particulier ou l’auteur qu’il approfondit ; d’autre part des journées d’étude et colloques. À son actif, le séminaire compte l’organisation d’un colloque international [2] intitulé : Les Guerres du XXe siècle et la mystique (22-24 mai 2008, à Paris), colloque qui débouche sur une publication à paraître début 2010. Il a également organisé 4 journées d’études : une journée d’étude sur « Fonctions, statut et portée de l’imaginaire dans les expériences mystiques », organisée à l’ENS LSH le 5 juin 2008 ; une journée « Sous le texte et la loi. Les pratiques mystiques dans l’islam et le judaïsme », tenue à Paris le 23 janvier 2009 ; une journée intitulée « De la théologie mystique à la mystique », organisée à Genève le 3 avril 2009 ; enfin une journée sur « L’amour de Dieu », organisée à Genève le 8 mai 2009. Il a également directement participé à l’organisation et l’élaboration scientifique d’un programme de troisième cycle proposé aux étudiants en doctorat de théologie et de philosophie en Suisse romande (et ouvert aux étudiants français qui désiraient participer), intitulé « Affirmation de soi, Oubli de soi, Don de soi ». Ce séminaire de troisième cycle a eu lieu en trois sessions (trois journées, la première sur la mystique rhénane, la deuxième sur la question du « pur amour », la troisième sur l’œuvre de Nygren, Éros et Agapè).

Dans les prochains mois, le séminaire organise deux journées d’étude. La première, intitulée « Asie : terre de mystique(s) ? », aura lieu à Paris le vendredi 16 octobre. La deuxième journée, intitulée : « XVIIe, le siècle mystique ? », aura lieu également à Paris le vendredi 20 novembre. Enfin un colloque international sur le thème « Imiter Dieu ? » est prévu pour le mois de juin 2010 (ou pour l’automne 2010).


[1] Institut Romand de Systématique et d’Éthique de l’Université de Genève.

[2] Organisé en collaboration avec le Collège International de Philosophie.