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Deleuze. L’Empirisme transcendantal

Anne Sauvagnargues

Deleuze plonge la critique kantienne transcendantale dans le bain dissolvant d’un empirisme renouvelé. Ce livre se propose de restituer cette entreprise, et d’analyser l’étonnante création de ce concept, que Deleuze mène depuis ses premières monographies (1953) jusqu’à Différence et Répétition (1968) dans un dialogue fécond avec l’histoire de la philosophie. Par quelles opérations de distortion et de collage, Deleuze compose-t-il l’empirisme de Hume, la théorie du signe comme force de Nietzsche, le virtuel et les multiplicités de Bergson, les modes de Spinoza, les individualisations impersonnelles de Simondon pour renouveler la théorie kantienne du transcendantal ? C’est tout l’objet de cette enquête, qui permet d’entrer dans le laboratoire du penseur, pour saisir la philosophie se faisant, mais qui permet également d’expliquer l’insistance du transcendantal dans toute son œuvre.

Table des matières

Introduction. — Création de concepts

Chapitre premier. — L’empirisme transcendantal. L’histoire de la philosophie comme devenir des systèmes
Le Je fêlé et le Moi dissous
Singularités préindividuelles et individuations impersonnelles
Transcendantal et empirique

Chapitre II. — L’Image de la pensée
La Critique de la raison représentative
Dresser une nouvelle image de la pensée
La réforme des catégories et l’esthétique transcendantale

Chapitre III. — Proust et la critique transcendantale
Le roman, une recherche de la vérité
Structure de la Recherche
Anatomie d’une méthode d’écriture

Chapitre IV. — Typologie des signes et théorie des facultés
Une lecture kantienne de Proust
L’usage transcendant des facultés
L’empirisme transcendantal et l’involontaire
Du sublime kantien à l’image-temps du cinéma

Chapitre V. — « Un peu de temps à l’état pur » : Bergson et le virtuel
L’essence et le cristal de temps
Les deux multiplicités
L’actuel et le virtuel
La critique bergsonienne de Kant : du possible logique au virtuel réel
L’intuition, comme méthode transcendantale

Chapitre VI. — L’apprentissage des signes
La recherche de la vérité et l’allégorie
L’apprentissage comme rencontre empirique
L’extériorité de la pensée

Chapitre VII. — Spinoza et le structuralisme
Morale de l’équivocité, physique de l’univocité
Éthique des passions tristes et clinique de l’allégorie
Clinique et symptomatologie
L’heccéité et la symptomatologie

Chapitre VIII. — Séries, effet de surface, différenciant
L’immanence de la structure et le sens comme surface
Le diagramme de la structure et les six critères du symbolique
Le différenciant
La structure comme multiplicité et sa temporalité interne
La nouvelle répartition de l’empirique et du transcendantal

Chapitre IX. — La dramatisation de l’Idée
La question Qui ? et la réévaluation nietzschéenne du schématisme kantien
Physique de la pensée, logique des relations : définition de l’empirisme
L’Idée : Maïmon contre Nietzsche
Du conditionnement à la genèse

Chapitre X. — Individuation, modulation, disparation
L’apport décisif de Simondon : individuation, disparation, modulation
Moulage et modulation
La disparation problématique du signe
Problématique et dialectique

Chapitre XI. — Champ transcendantal impersonnel et singularités : cristaux, éclairs, membranes
Le cristal et l’individuation
L’éclair qui fulgure et la genèse asymétrique du sensible
La membrane, et la vie dans les plis
Champ transcendantal, singularités, temporalités

Chapitre XII. — Différence et intensité
La modulation : Simondon, critique de Kant
L’intensité
Simulacre et dispars
La Différence insensible
La limite et l’illusion du négatif

Chapitre XIII. — Du problématique
L’Idée problématique
Problème, singularité, événement
Virtuel et actuel, Aiôn et Chronos
De la différence à l’éthologie

Chapitre XIV. — La critique de l’interprétation et la transversalité
Fragments et fragmentation
Transversalité pragmatique
La diagonale de Foucault
L’énoncé transcendantal et empirique

Chapitre XV. — Signe, machine et orchidée
La théorie-pratique des multiplicités
Machine et fonctionnalisme
La capture de la guêpe et l’orchidée

Conclusion. — Devenir et histoire
Histoire et image de la pensée
Analytique et diagnostic
Les crises de la pensée