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L’unité du genre humain. Race et histoire à la Renaissance

Sous la direction de Frank Lestringant, Pierre-François Moreau et Alexandre Tarrête

Présentation

Comment la Renaissance, si éprise d’unité, pour ne pas dire obsédée par la quête de l’unité, est-elle néanmoins parvenue à penser la diversité humaine ? Au début de l’ère moderne, plusieurs facteurs ont contribué à l’émergence d’une nouvelle anthropologie. Les grandes navigations entraînèrent un élargissement spectaculaire de la vision du monde et un renouvellement des savoirs géographiques. L’invention du Sauvage (ou sa réinvention) rendait nécessaire de penser à nouveaux frais le problème de la diversité des cultures, de leur origine commune, et de leurs contacts passés et à venir. La confrontation des Européens avec une altérité radicale, mais aussi la possibilité ouverte du métissage, posèrent de manière nouvelle le problème de l’unité du genre humain. Les débats qui s’engagèrent alors, en matière de missiologie notamment, ont opposé les tenants des divers types de polygénisme aux partisans du monogénisme — la doctrine orthodoxe en la matière. La construction des idéologies coloniales modernes mobilisait aussi bien l’héritage biblique et patristique que les savoirs antiques. Parallèlement se trouvaient jetées les fondations d’un nouveau savoir historique, soucieux de vérifier et de hiérarchiser ses sources, et de confronter les savoirs livresques aux données de l’expérience. Le renouveau de l’histoire nationale permettait de mieux prendre en compte les témoignages des antiquaires ou des chroniqueurs, alors que l’histoire universelle encore balbutiante tentait de penser l’évolution parallèle des civilisations, leur décadence, leur progrès ou leur évolution cyclique. Dans l’espace aussi bien que dans le temps, la prise en compte scientifique du réel voisinait volontiers avec l’utopie et le mythe, la pensée religieuse faisait bon ménage avec la rationalité économique moderne. L’Âge classique et les Lumières sauront faire usage des matériaux et des problèmes légués par la Renaissance, en les complétant et en les transformant pour leur compte, dans des sphères aussi diverses que le droit naturel, la comparaison et la critique des religions, la constitution d’une anthropologie d’intention scientifique. Les positions et les polémiques étudiées dans le présent volume joueront donc à long terme un rôle constitutif dans la mise en place de la modernité.

Voir en ligne : Lien vers le site de l’éditeur