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Séminaire LLF056 "Pensées du style"

ENS de Lyon, site Descartes, salle F102

Le séminaire aura lieu un jeudi par mois à l’ENS de Lyon (site Descartes, salle F102).

Programme

- Jeudi 6 décembre 2013, 10h-12h :

Claire DESLAURIERS (ENS de Lyon) : Du fait de langue au trait de style.

Ce titre se présente comme un parcours, la promesse d’un trajet : on cheminerait hardiment d’un élément linguistique à un élément stylistique, qui serait le terme du « voyage ». S’interroger sur les conditions de ce parcours, revient à poser une question maintes fois posée par Gilles Philippe, lors d’une des séances de ce séminaire, entre autres : « Qu’est-ce qu’un observable stylistique ? » Si l’on définit le fait de langue comme tout élément (ou tout observable) linguistique, il va de soit qu’il s’agit de la matière même qui compose tout texte : un assemblage (un tissage) de faits lexicaux, morphologiques, syntaxiques, énonciatifs. La ponctuation, les temps, personnes et aspects verbaux, l’ordre des syntagmes, la chaîne de référence liées aux pronoms, aux déterminants, le choix (ou l’absence) des adjectifs et des expansions caractérisantes : tous ces éléments sont autant de faits de langue analysables d’un point de vue grammatical, linguistique. Or cette matière première, cette matière même du texte, serait employée de manière à faire de certains (et seulement certains) de ses éléments, des traits de style, après un parcours semé de filtres (génériques, sociolectaux, ou historique, filtres déjà « stylisés ») et à certaines conditions. Comment repérer ces faits de langue ? Selon quels critères les sélectionner ? A quelles conditions un fait de langue peut-il être vu comme un trait de style ?

- Jeudi 17 janvier 2013, 10h-12h :

Dominique RABATÉ (Paris 7) : Style : le personnel et l’impersonnel

Présentation : "Le style est souvent pensé comme marque personnelle (comme le montre l’adage célèbre : "le style c’est l’homme") alors qu’il est aussi pensé dans l’histoire des formes comme catégorie collective et historique débordant la seule subjectivité. Sans reprendre ce débat, je voudrais réfléchir à cette négociation entre le personnel et l’impersonnel en revenant sur quelques-uns de mes travaux antérieurs et en présentant l’idée de "gestes lyriques" qui informe mon prochain livre".

- Jeudi 7 février 2013, 10h-12h :

Yannick MOSSET (Bordeaux 3) :Le style au Moyen-Âge ?

Présentation : Appliquer la notion de style d’auteur à la littérature médiévale est loin d’aller de soi – même en laissant de côté le fait que cette notion soit contestée en elle-même par certains linguistiques et stylisticiens. Au plan théorique, la définition de l’auctorialité médiévale est souvent opposée à l’idée d’originalité, à la fois à cause du statut de l’auteur médiéval, et d’une esthétique considérée comme imitative. Au plan pratique, la simple constitution d’un corpus « d’auteur » se révèle souvent difficile, les écrits médiévaux étant souvent anonymes, et les attributions douteuses ou remises en question ; quant à la transmission manuscrite des œuvres, elle implique une extrême variation dans le détail (et même parfois dans la structure du texte) : la pluralité consubstantielle à l’œuvre médiévale gêne la reconnaissance d’une unité singulière, et donc d’un style d’auteur. Ce bilan a priori négatif explique la gêne éprouvée par les médiévistes face à la notion de style – avec le paradoxe que les mêmes médiévistes ont été peu réticents à utiliser la stylistique d’attribution – ; cependant, il ne sonne pas le glas d’une étude formelle de la singularité créatrice médiévale : il ne fait que poser de nécessaires précautions méthodologiques, et appelle notamment à une définition plus nuancée et plus circonstanciée du style d’auteur, vu comme simple pôle au sein d’un ensemble complexe regroupant, entre autres, le sociolecte littéraire, l’idiolecte, le style de l’œuvre et le style de manuscrit.

- Jeudi 7 mars 2013, 10h-12h :

Philippe WAHL (Lyon 2) : Style et figuralité

Présentation : Après un balisage épistémologique des rapports entre figure et style, menant à une définition élargie de la figure comme phénomène discursif, on interrogera les conditions d’émergence du style à travers divers régimes de figuralité. L’accent portera sur le pouvoir configurationnel du discours littéraire, observable au palier mésotextuel mais aussi dans des relations à distance entre passages textuels. La description de "configurations discursives" rend saillantes certaines questions de méthode stylistique, en particulier l’articulation entre les modalités d’analyse linguistique des faits de langage et leurs modes de perception comme formes signifiantes en contexte. Elle permet de rapporter à différentes échelles et d’envisager de manière intégrative les problématiques de la localité et de la globalité, du discontinu et du continu, du sens et de la valeur, selon une sémiologie qui interroge le statut du texte comme unité, à travers sa composante pragmatique et sa visée esthétique.

- Jeudi 4 avril 2013, 10h-12h :

Catherine RANNOUX (Poitiers) : Le style et la fabrique

Présentation : Pour aborder la question du style, je propose de réfléchir à partir de l’idée de « fabrique », entendue comme l’observation de la résistance opposée par le jeu de la langue et des discours à l’intérieur d’œuvres singulières qui, selon des modalités différentes, mettent en scène le mouvement qui les porte. La fabrique n’est pas une autre façon de nommer le style mais elle se définit comme l’un des modes possibles d’approche de cet objet aux contours fluctuants. Elle permet également de rendre compte de l’imaginaire de la langue mis en œuvre par les discours. Cette réflexion sera menée en prenant appui sur mes travaux portant sur la littérature en prose du XXe et XXIe siècles.