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Accueil du site > Colloques > Archives > 17-18 juin 2011 : Journées d’études, « Réduire le schisme ? Ecclésiologies et politiques de l’Union entre Orient et Occident (XIIIe-XVIIIe siècles) »

17-18 juin 2011 : Journées d’études, « Réduire le schisme ? Ecclésiologies et politiques de l’Union entre Orient et Occident (XIIIe-XVIIIe siècles) »

Faculté de Théologie Protestante

Organisées par Marie-Hélène Blanchet (Bibliothèque Byzantine) et Frédéric Gabriel (CNRS)
Centre d’Histoire et Civilisation de Byzance (Collège de France, UMR 8167)
Institut d’Histoire de la Pensée Classique (ENS Lyon, UMR 5037)

La réunion des Églises est une préoccupation constante des dirigeants des Églises latine et byzantine à la suite du schisme de 1054, et plus encore après la IVe croisade (1204) : de part et d’autre en effet, une même doctrine ecclésiologique présente l’unité de l’Église universelle comme un idéal qui doit impérativement être retrouvé. Les tentatives de rapprochement sont nombreuses entre le XIIIe et le XVIIIe siècle, le plus souvent à l’initiative de la papauté, qui se donne pour mission de rassembler sous son autorité l’ensemble de la chrétienté. Les fidèles des Églises orientales manifestent une plus grande réticence à l’idée de cette réconciliation : la forme qu’elle doit prendre et les méthodes permettant de la réaliser font en Orient l’objet d’une incessante réflexion et de débats internes qui tournent souvent à la controverse, comme en témoignent aussi, en Occident, le genre des Contra errores Graecorum.

Sans jamais remettre en cause le bien absolu que représente l’Union des Églises, les chrétiens d’Orient en arrivent à poser des conditions, à se prémunir contre ce qu’ils considèrent comme des erreurs latines, en somme à négocier pied à pied tous les aspects de l’accord recherché. Or quels sont les éléments qui peuvent être négociés dans le cadre d’une tentative d’Union ? La dimension politique, ou même géopolitique de l’entreprise est évidente et bien connue : pour ne prendre qu’un exemple, le rapprochement entre la papauté et l’Église byzantine met en jeu la question de la croisade antiturque et implique des alliances de nature militaire ; rien d’étonnant à ce que des négociations diplomatiques accompagnent les discussions religieuses et fassent intervenir des laïcs, en premier lieu les tenants du pouvoir temporel. Cependant les ecclésiastiques eux-mêmes, depuis les chefs des Églises jusqu’aux simples évêques, réclament d’avoir une influence prédominante sur le processus de réunion : ils négocient en premier lieu les conditions dans lesquelles doivent se dérouler les discussions, et disputent en second lieu sur la doctrine elle-même, sa définition, son interprétation et les limites de ce qui est recevable, tout en réaffirmant que le dogme n’est pas négociable.

C’est précisément cette propension des Églises à se comparer et ces méthodes de discussion concernant les dogmes et la nature de l’institution qui retiendront l’attention des contributeurs. Avec quels outils chaque chrétienté construit-elle son orthodoxie exclusive et autorisée ? Sans négliger l’aspect diplomatique et pragmatique, ce volume voudrait se concentrer sur l’aspect plus textuel et théorique des différends ecclésiastiques, éventuellement féconds, qui ont opposé les Églises et la manière dont elles se sont (re)définies à cette occasion. Ainsi, comment articuler la réalité belliqueuse de la géographie ecclésiastique et le principe d’unité ? N’est-ce pas plus au sein d’un monologue que d’un véritable dialogue que chaque Église configure l’héritage de la Tradition ? Comment la « communion » est-elle malmenée par les négociations mises en place pour parvenir à l’union ? Que résulte-t-il des tactiques de « concorde », que celle-ci soit présentée comme un socle, un idéal à atteindre, ou comme une simple pratique quotidienne de discussions qui motivent la réflexion théologique sur l’identité de chaque Église ? Qu’en est-il, dès lors, des fonctions ecclésiastiques censées incarner un quelconque type d’universalité, d’œcuménicité ? Quelle est la validité d’une Église scindée par le schisme ? Comment chaque Église crée-t-elle sa communauté comme « universelle » ? Comment penser une apostolicité partagée ? Quelle instrumentalisation de l’histoire en découle ? Jusqu’à quel point les prétextes politiques sont-ils théologiquement productifs ?

Lieu

Faculté de Théologie Protestante
83 boulevard Arago, 75014, Paris
Salle 11 (Bâtiment central, 1er étage)

Programme préparatoire

Interventions de :

Marie-Hélène BLANCHET (Paris), Réunion des Églises et scission intérieure : la création de la Synaxe des orthodoxes à la suite du concile de Florence

Thomas CERBU (Athens, Georgia, Etats-Unis), Photius au 17e siècle

Marie-Hélène CONGOURDEAU (Paris), Nil Kabasilas et les projets de concile œcuménique pour l’union des Églises

Claudine DELACROIX-BESNIER (Amiens), Les frères prêcheurs de la mission de Constantinople (1250-1439), rôle et méthodes dans le processus qui aboutit au concile de Florence

Frédéric GABRIEL (Lyon-Paris), Tradition orientale et vera ecclesia, XVIe-XVIIe s.

Christian GASTGEBER (Vienne, Autriche), Le traité de l’Église latine de Corfou pour une union avec les Grecs au 14e siècle (Cod. Vindobonensis graecus 236)

Aurélien GIRARD (Rome-Paris), Nihil esse innovandum : Rome, le « respect des rites orientaux » et l’union des Églises aux XVIIe et XVIIIe siècles

Paris GOUNARIDIS (Volos, Grèce), Influence de la tradition hostile à l’Église romaine catholique sur les "pères" de l’historiographie néohellénique

Nicolas KAZARIAN (Paris), Censura Orientalis : le Patriarche Jérémie II Tranos (1536-1595) dans la perspective de l’Union de Brest

Sebastian KOLDITZ (Bochum, Allemagne), Deux exégèses d’un texte controversé : Ioannês Eugenikos et Juan de Torquemada sur le Décret florentin de l’Union des Églises

Dan-Ioan MURESAN (Paris), Le Patriarcat latin de Constantinople comme paradoxe ecclésiologique

Enrico MORINI (Bologne, Italie), L’unione secondo gli “antiunionisti”. L’ortodossia ecclesiologica e l’incongruenza dell’ortodossia da Lione a Ferrara

Niki PAPAÏLIAKI (Paris), Action apostolique et Unité de l’Église : le réseau missionnaire français en mer Égée aux XVIIe –XVIIIe siècles

Antonio RIGO et Marco SCARPA (Venise, Italie), Les écrits antilatins de Palamas dans les milieux grecs et slaves du XIVe au début du XVIIe siècle

Goran SEKULOVSKI (Paris), Eugène Boulgaris et l’union des Églises

Luigi SILVANO (Turin, Italie), Un récit anonyme sur l’origine du schisme entre Rome et Byzance et sa fortune (XIII-XVI siècles)

Alexandru SIMON (Cluj, Roumanie), The Hungarian Crown and the Greek Rite Christians in the Eastern Parts of Hungary : Between Latin and Greek Ecclesiastical Structures (14th-15th Centuries)

Michel STAVROU (Paris), Heurs et malheurs du dialogue théologique gréco-latin au XIIIe siècle

Laurent TATARENKO (Paris), L’idée d’union des Églises, dans la métropolie de Kiev : entre le synode de Brest et les derniers projets de Piotr Mohyla

Vera TCHENTSOVA (Oxford-Paris), Le patriarche d’Antioche Macaire III Ibn al-Za´îm et la chrétienté latine

Christos TRIANTAFYLLOPOULOS (Athènes, Grèce), Ecclesiological and doctrinal preconditions regarding the Union between the Latin and Byzantine Churches in the late 14th and early 15th centuries in Byzantium : the case of Joseph Vryennios and Makarios of Ankyra

Konstantinos VETOCHNIKOV (Paris), La politique religieuse des autorités génoises vis-à-vis de la métropole de Caffa (Crimée)