Les références à la synesthésie et la présence concomitante de plusieurs formes artistiques, voire à la transposition d’art, sont des phénomènes récurrents et fascinants de la Renaissance anglaise.
Francis Guinle a pu montrer comment, dans les pièces de Shakespeare, musique et texte se répondent et sont complémentaires. En démontrant l’importance du corps dans la pièce Antoine et Cléopâtre, et en soulignant pour Jules César l’importance du regard, François Laroque ouvrait la réflexion sur la dimension sensorielle dans l’œuvre de Shakespeare.
La transposition d’art, en introduisant des systèmes sémantiques différents, multiplie les sens, alors que la synesthésie, à laquelle elle peut participer, prétend atteindre le corps du spectateur ou du lecteur de l’œuvre d’art dans sa globalité.
Il est donc particulièrement intéressant d’étudier en détail ces effets de sens dans les œuvres de la Renaissance anglaise. Outre les références aux cinq sens, il conviendra de considérer l’intervention ou la mention d’autres arts dans l’œuvre considérée, ainsi que dans le passage étudié.
On pourra considérer la théorie aristotélicienne de l’harmonisation des sens avec la structure du monde grâce à la structure du texte développée dans La Poétique.
Au-delà de cette inspiration touchant particulièrement la poésie élisabéthaine, le théâtre, la musique, subissent l’influence de penseurs comme Giorgio Francesco (dit Zorso), puis Zarlino, qui insistent sur l’harmonisation des sens. La transposition d’art, la synesthésie fondent alors un idéal esthétique que nous nous proposons d’étudier.
Lieu
Jeudi 12 mai :
Université Jean Monnet
Maison de l’Université
10 Rue Tréfilerie
Saint-Etienne
Vendredi 13 mai et samedi 14 mai :
Ecole Normale Supérieure
15 Parvis René Descartes
Lyon 7e
Salle F120
Contact
Yona Dureau , yonad@013.net
Marie-Thérèse Baud , baud univ-st-etienne.fr