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3-5 octobre 2013, Colloque "Physique et métaphysique. Quels enjeux dans la constitution des cartésianismes et des anti-cartésianismes ?"

ENS d’Ulm, Salle Dussane

Organisé par Delphine Kolesnik (CERPHI) et Sophie Roux (ENS d’Ulm)

Colloque organisé par l’ANR « ANTHROPOS », avec le soutien du CERPHI, UMR 5037 et de Mathesis, CIRPHLES, USR 3308.

Physique et métaphysique : quels enjeux dans la constitution des cartésianismes et des anti-cartésianismes ? Les années 1660–1690.

Les années 1630-1660 ont fait l’objet d’un premier colloque qui s’est déroulé à l’ENS de lyon, les 19 et 20 mars 2013.

Les années 1660–1690 sont des années décisives, à la fois parce qu’elles voient se multiplier les affrontements entre partisans et adversaires de Descartes, y compris d’un point de vue institutionnel, et parce que se mettent alors en place les prémices de la « crise de la conscience européenne ». Il s’agit donc de déterminer ce que, dans ces années, ont été – ou ce que n’ont pas été – les effets de la manière cartésienne d’aborder le rapport entre physique et métaphysique. Par exemple, l’inversion cartésienne de l’ordre aristotélicien de la métaphysique et de la physique a-t-elle été prise au sérieux, a-t-elle été admise ou bien au contraire explicitement récusée ? Nous souhaiterons plus spécifiquement aborder les trois questions suivantes, en montrant qu’elles ont été au cœur d’un certain nombre de controverses.

1/ Comment les objets de la métaphysique et les objets de la physique sont-ils distingués dans ces années ? Répondre à cette question suppose qu’on tienne compte de la diversité de la physique – qui n’est pas seulement physique générale, mais aussi physique particulière, voire science mixte –, mais aussi de ses liens avec certaines sciences particulières comme la chimie et la médecine. Symétriquement, il faudra aussi tenir compte des liens entre la métaphysique et la théologie rationnelle. Une fois cela posé, il sera particulièrement intéressant de se demander s’il y a des « objets-frontières », des objets qui sont traités par certains philosophes comme des objets métaphysiques, et par d’autres philosophes comme des objets physiques. Ou, pour le dire autrement, y a-t-il des « textes-frontières », des textes qui sont lus par certains comme des textes métaphysiques et par d’autres comme des textes physiques ?

2/ Se demander comment sont traités les objets et les textes conduit directement à la question de la démarcation entre physique et métaphysique, cette fois du point de vue de ce qu’on pourrait appeler leur méthode. Le progrès des sciences, mais aussi l’apparition de sociétés savantes institutionnalisées, va dans ces années de pair avec la thèse que la physique empruntera la voie sûre d’une science seulement à en passer par des pratiques expérimentales et à se distinguer des disputes sans fin et des discussions oiseuses de la métaphysique. Qu’une telle idée soit ou non justifiée, elle produit immanquablement des effets. Reste-t-il dans ces conditions encore une place pour la physique générale, et laquelle ? Comment cette nouvelle manière de démarquer la physique et la métaphysique s’articule-t-elle à d’autres démarcations plus anciennes pour définir la métaphysique ou pour lui imposer de nouvelles exigences ? Si en effet une théorie physique se teste par des expériences, il est par analogie naturel de se demander ce qui permet d’évaluer une théorie métaphysique.

3/ Une fois physique et métaphysique démarquées, on peut se demander quels rapports instituer entre elles deux. Certains entendent promouvoir un partage du travail qui les maintiendrait séparées, de manière à éviter un conflit des facultés, d’autres estiment déceler, au sein de la physique même, la nécessité de faire de la métaphysique. C’est par exemple le cas de Leibniz, lorsqu’il réhabilite les formes substantielles. Mais, quand elles sont « réhabilitées », s’agit-il des mêmes formes substantielles, non seulement du point de vue de leur définition, mais aussi du point de vue de la fonction qu’elles tiennent dans un système philosophique ? Les mêmes questions peuvent être posées à propos des ferments, des esprits, des formes vitales, qui sont invoqués par certains physiciens, certains chimistes ou certains médecins, pour résoudre toutes sortes de problèmes qui étaient apparus à cause du mécanisme ou qui étaient demeurés irrésolus en son sein. S’agit-il simplement de maintenir d’anciennes entités plus ou moins métaphysiques, de leur assigner un nouveau rôle, plus physique cette fois, ou bien le contraire ?

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