Tous les travaux qui ont pu faire de l’institution leur objet s’accordent au moins sur un point : l’institution est intimement liée à la catégorie de l’unité, que celle-ci soit juridique, personnelle, géographique, ou même symbolique. Dès lors, que fait l’unité à l’institution ? Comment cette abstraction opère-t-elle au sein de la réflexion théorique, de la normativité, ou du discours partisan ? Est-elle seulement autoréférentielle ou se manifeste-t-elle pleinement comme fait social et politique ? Qu’est-ce que l’institution dit d’elle-même – et comment – en se posant comme référence de l’unité ? Loin d’être univoque, l’unité institutionnelle sera étudiée dans la sémantique sous-jacente des problèmes discutés, entre intégration et exclusivité. D’où le choix évident d’une institution qui se réclame par excellence de l’unité, qui en fait sa première marque, et la théorise : l’Église. C’est en son sein que le problème est pensé, édifié et continuellement discuté et mis en danger. En effet, l’unité, en tant que première des ‘notes’ de l’Église est l’un des sujets les plus importants des controverses de l’âge moderne. Elle définit non seulement un état typique de cette institution, mais elle relie aussi les diverses dimensions (doctrinale, conciliaire, théologico-politique, controversiale, apologétique, liturgique, etc.) des débats théologiques.
Programme
Jeudi 5 décembre 2013
14h : Benoît Schmitz, Frédéric Gabriel, Introduction
MODELES ET HERITAGES : THEORIE, EXEGESE ET ENSEIGNEMENT
14h30 : Christophe Érismann (Université de Lausanne), Un soubassement théorique : unité et relation
15h30 : Gianluca Briguglia (Université de Vienne), Unité et diversité de l’Église chez Jean de Paris
16h30 : pause
17h : Dominique Iogna-Prat (CNRS-EHESS), Unité ecclésiologique, unité sociologique ? Les avatars du système d’Église grégorien (1100-1500)
18h : Frédéric Gabriel (CNRS), L’unité ecclésiologique dans l’exégèse (XVe-XVIIe s.)
Vendredi 6 décembre 2013
L’UNITE FACE AUX RUPTURES, CENTRE ET PERIPHERIES
9h : Erik Koenke (Notre-Dame University), Anathema Sit : le concile de Trente et le problème de l’unité de l’Église
10h : Alain Rauwel (Université de Bourgogne), Liturgies diocésaines et rit romain autour de la bulle Quo primum de Pie V
11h : pause
11h30 : Benoît Schmitz (École française de Rome), L’unité par le pape au XVIe siècle : la monarchie pontificale et la réalisation visible de l’unité de l’Église
14h30 : Thierry Amalou (Université de Paris I), L’université de Paris et l’unité de l’Église au XVIe siècle
15h30 : Paolo Broggio (Università di Roma Tre), Autorité doctrinale et unité ecclésiale entre papauté, France et Espagne
16h30 : pause
16h45 : Jean-Robert Armogathe (EPHE), Bellarmin et Jacques Ier d’Angleterre : deux ecclésiologies de l’unité
17h45 : Sylvio De Franceschi (EPHE-LEM), L’unité de l’Eglise chez les théologiens jésuites posttridentins
Samedi 7 décembre 2013
THEOLOGIE ET HIERARCHIE
9h30 : Alberto Frigo (Université de Lyon), L’unité et la question de la charité
10h30 : Emanuele Coccia (EHESS), La hiérarchie comme opérateur d’unification et d’unité intra- et inter-ecclésiale
11h30 : pause
11h45 : discussion