En nous fondant sur une règle spinoziste, stipulant qu’il faut partir des hommes tels qu’ils sont afin de construire une éthique pertinente, nous nous proposons de repenser l’éthique en santé contemporaine à l’aune d’une anthropologie de l’âge classique. Nous envisageons ainsi de réinscrire la maladie dans l’histoire d’une vie, et de redéfinir à partir de là la santé en lien avec une conception compréhensive de l’homme et de son histoire personnelle. Partant d’une science de l’homme conçue comme éléments de compréhension des pratiques humaines, nous nous appuierons sur les principes anthropologiques fondamentaux que constituent, pour Hobbes et pour Spinoza, la place accordée aux affects (en l’occurrence, ceux des soignants comme ceux des patients), la question de la temporalité pensée à partir du mouvement des corps et de leurs variations, et celle de la singularité des individus. L’enjeu consiste alors à concevoir une éthique qui puisse se pratiquer à même les différents usages de la vie humaine : celle-ci apparaît en effet comme l’articulation, en des « occasions » chaque fois particulières, de nécessités communes (la normalisation) et d’aptitudes singulières à se les approprier (la puissance propre des individus).
Programme
20 février 2014
Questions de méthode : des liens entre anthropologie de l’âge classique et médecine d’aujourd’hui
21 mars 2014
Arnaud Milanese (ENS de Lyon) : Anthropologies spinoziste et hobbesienne et leurs enjeux pour une autre éthique en santé
10 avril 2014
Entre normalisation et singularisation : trouver un cheminement propre au sein de nécessités communes
15 mai 2014
Didier Ouedraogo : La place des affects (des patients comme des soignants) dans la maladie, le soin et la guérison
13 juin 2014
La temporalité à l’oeuvre dans les structures hospitalières : temps collectif et histoires personnelles
Lieu
ENS de Lyon Salle R20 15 parvis René-Descartes 69007 Lyon