Comment le théâtre représente-t-il les personnages à la marge ? Quelle place leur est accordée par la fiction dramatique, sujette à des règles, à une époque hiérarchisée ? Bien souvent les personnages placés à la marge contestent l’autorité, qu’elle soit politique ou familiale, par le verbe et / ou l’action.
Sous l’Ancien Régime en effet nombreuses sont les catégories auxquelles est déniée toute autorité, valets et jeunes gens, femmes et cadets. Comme l’autorité n’est pas toujours superposable au pouvoir, loin s’en faut, et que le conflit est nécessaire à l’intrigue dramatique, les pièces mettent en scène des personnages auxquels leurs qualités morales ou intellectuelles confèrent une autorité ou bien qui sont réfractaires à l’ordre établi. Ces personnages à la marge, en marge, à des degrés différents, qui permettent de composer des intrigues riches en rebondissements et en suspens, seraient aussi les supports d’une interrogation portée par le théâtre à la société même qui a fondé et motivé leur marginalité.
Peut-on envisager sur un mode historique une absorption des marges dans le spectacle ? De quelles façons ? et selon quelles chronologies ?
On se demandera comment les normes en matière d’autorité se trouvent interrogées par les fictions théâtrales et, inversement, comment ces personnages à la marge supportent une réflexion générique sur les visées du théâtre ou la vraisemblance.
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Marie-Thérèse Baud (IHPC)
Nadine Lévêque-Lair (CELEC)